dimanche 30 novembre 2014

Les Rangers


 Définitivement le matériel militaire de surplus présente de nombreux avantages : disponibilité (surplus ou à la rigueur vide-greniers), solidité, esthétique (bon là c'est mon point de vue perso) et coûts abordables. Bref un excellent rapport qualité/prix malgré quelques défauts qui seront détaillés au cas par cas dans une série d'articles sur le matos militaire.
  Le premier article de cette série concerne ce qui va protéger vos petons : les rangers.
   
 *Note : Le terme rangers désigne normalement une chaussure entièrement en cuir munie de boucles sur le bas de la jambe, on étendra ici ce terme à toute chaussure de modèle militaire.


Historique rapide 

 

 Au début de la seconde guerre mondiale les troupes américaines étaient encore équipés de brodequins type I et son dérivé immédiat ,à semelle caoutchouc, type II. Ces deux modèles souffrent d'un manque criant de fiabilité et sont remplacés en 1943 par le type III (logique) de conception radicalement nouvelle. Début 1944 le brodequin type III est allongé d'une jambière à deux boucles pour donner la M43 Combat Boot. Sa ressemblance avec les bottes de saut des paras et des chaussures des Rangers (l'équivalent US des commandos britanniques) lui donne son surnom de « rangers ».
A partir de 1948 les rangers de l'US Army perdent leurs boucles au profit d'un laçage plus haut mais le modèle a déjà été copié massivement notamment en France sous le nom de brodequin de marche à jambière attenante (BMJA) surnommé randjo.


BMJ 52 

 

 La première ranger développée en France pour remplacer les bottes issues des stocks US de l'après guerre. Elle reprend l'aspect général de la rangers US type III et est utilisée dès 1955.
  Pour avoir essayé, ces chaussures ne sont clairement pas adaptées à la marche dès lors que la distance dépasse les 15 kilomètres ou que se présente un terrain trop accidenté, le cuir très épais (presque 3 mm par endroits) nuit à la mobilité de la cheville, même après un usage intensif et un cuir parfaitement assoupli. Mon grand-père me disait déjà qu'en Algérie les rangers étaient délaissées au profit des pataugas (chaussures montantes en toile), je commence à comprendre pourquoi... Au final les miennes ne me servent plus qu'en ville pour tous les jours.

Prix : De 15 à 25€
Poids : 2,1 kg

 
BMJA 52



BMJA 65 

 

 Le modèle qui a succédé au BMJA 52 et encore en dotation aujourd'hui bien qu'en cours de remplacement. Il diffère de son prédécesseur par sa couleur noire, son cuir moins épais et un aspect granuleux. Suivant le principe des vases communicants le gain en souplesse va cependant s'accompagner d'une perte de solidité, la chaussure reste cependant suffisamment solide et souple pour permettre son usage en rando. Son aspect suffisamment neutre lui permet également d'être tout à fait utilisable pour un urbain.
BMJA 65

Comparaison BMJA 52 et 65

Rangers modernes


  Les nouveaux modèles entrant en service actuellement abandonnent partiellement le cuir ne le conservant que sur la partie basse, la tige est désormais en synthétiques, généralement en nylon. Le gain en souplesse et en légèreté est évident tandis que la perte des boucles permet de gagner du temps à la mise en place. Dans le cas du modèle présenté ici je garantis personnellement la solidité : 4 ans d'usage 3 jours par semaine pour aller en cours, toutes mes randos depuis 4 ans (soit pas loin du millier de kilomètres), des traversée de ruisseaux, la boue, les rochers... Bref niveau solidité c'est du costaud. Attention cependant, ce ne sont pas à proprement parler des rangers mais des Jungle Boots, munies d'oeillets à la base pour évacuer l'eau elles sont conçues pour traverser régulièrement des cours d'eau (j'ai jamais essayé, juste le mètre de flotte dans les Catacombes de Paris, rien de plus)

Jungle Boots Bates
Prix : 40€
Poids : 1,7 kg
Jungle Boots

Conclusion 


 Comme quasi tous les équipements militaires les randjos valorisent la solidité au dépend du poids. Ainsi, marcher avec plus d'un kilo à chaque pied (soit deux fois plus qu'avec des chaussures de rando normales) peut être fatigant et douloureux si le haut est trop serré chose courante avec les rangers à boucles.
  Néanmoins on trouve un très bon maintien de cheville très protecteur en cas de chute ainsi qu'une garantie de solidité difficilement égalable dans cette catégorie de prix.
  En conclusion, en renonçant à un peu de confort et en passant du temps pour bien les assouplir certains modèles de rangers se révèlent être tout à fait adaptés à la marche sur de longues distances le tout pour un coût imbattable. 

Bonus 

 

 L'assouplissement des rangers est une étape obligatoire, pour cela plusieurs méthodes existent. Celle que j'ai retenu sur mes 4 paires est le graissage à refus. Pour cela, graisser la chaussure puis placer la sous un radiateur, regraisser la une ou deux heures plus tard, recommencer 5 ou 6 fois jusqu'à ce que la graisse ne pénètre plus. A ce moment laisser la randjo bourrée de journaux sous le radiateur toute la nuit pour la dilater. Après quoi il suffit de quelques jours de port peu intensif pour finir de la mettre en forme en s'épargnant les ampoules.

 

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