Dans
la liste des sports à faire en forêt on trouve bien évidemment la
randonnée mais, si on lève un peu les yeux au ciel, l'accrobranche.
C'est pour ça que j'ai postulé dans plusieurs accrobranches autour
de chez moi pour finalement être recruté comme opérateur de
parcours acrobatiques en hauteur, la désignation complète du poste.
Ce
poste requiert, outre une forme physique parfaite et quelques notions
en escalade et bricolage, une qualification professionnelle : le
CQP OPAH
ainsi qu'un diplôme de premiers secours.
Après
trois jours de formation théorique où l'on apprend les procédures
de sécurité, d'accueil et d'évacuation on est autorisé à passer
au stage pratique : 120 heures de travail dans un parc avec un
responsable chargé de vérifier qu'aucun client n'ait d'accident dû
au stagiaire.
À
travers une série d'articles je vais tenter de vous présenter les
« coulisses » d'un parc accrobranche et ce qui se passe
pendant que vous évoluez tranquillement (ou pas) à des altitudes
pas particulièrement naturelles. On commencera par la journée type dans un parc.
Pour
ceux qui se demanderaient de quel parc il s'agit je me contenterai de
dire qu'il est proche de Paris et que le personnel est toujours
habillé en orange vif.
9h :
Arrivée des deux premiers opérateurs.
L'un
est chargé de vérifier les réservations et la météo du jour et
de sortir le nombre adéquat de baudriers (dans le cas du parc où
j'étais il y en avait deux types : adultes qu'on pouvait dont
on peut décrocher les mousquetons un par un, et enfant où un
mousqueton fixe avance le long d'un câble). Il va ensuite ouvrir la
buvette, installer les tables et chaises, faire l'entretien de la
terrasse et des toilettes et contrôler le contenu des sacs de
secours (le contenu en sera décrit dans l'article suivant).
Le
deuxième opérateur part lui en forêt pour ouvrir les parcours. Il
les vérifie intégralement depuis le sol ou directement dessus si il
a le temps et contrôle qu'aucun dommages n'aient été fait dessus
pendant la nuit (planches branlantes, branches tombées,
vandalisme...), il installe également les dispositifs de secours sur
certains ateliers. En rentrant à l'accueil il
remplit une partie du REQ (Rapport d'Exploitation Quotidien) qui
consigne entre autres l'état des parcours, la maintenance effectuée
ou à effectuer et les incidents de la journée.
10h :
Ouverture du Parc
Le
manager et le responsable de la caisse étant arrivés l'accueil des
clients peut commencer.
Les
départs ont lieu toutes les demies heures, les premiers clients
partent donc à 10h30. Entre temps les deux opérateurs équipent les
clients et leur font passer le petit parcours d'initiation.
10h30 :
Premiers départs, arrivées de deux opérateurs supplémentaires
Les
troisièmes et quatrièmes opérateurs arrivent, cela permet d'en
affecter un à la surveillance des parcours, un au parcours test et
deux à l'équipement. Tous sont reliés par radios entre eux et à
l'accueil.
L'opérateur
à l'initiation étant le long des parcours il dispose d'un sac
d'intervention pour pouvoir épauler l'unique opérateur de
surveillance si celui ci est débordé, en général la matinée est
assez calme et une seule personne, parfois à vélo, suffit pour tout
gérer.
Si
il n'y a personne à équiper l'un des deux opérateurs de
l'équipement part soit renforcer la surveillance soit va faire la
maintenance ne nécessitant pas la fermeture d'un parcours.
6 Parcours plus une initiation sur 10 hectares |
11h30-12h :
Arrivée d'un cinquième opérateur
Le
nouvel opérateur remplace un des premiers arrivés pour qu'il puisse
aller déjeuner, tous doivent avoir fini de déjeuner en se relayant
avant le coup de feu de 14h-15h.
13h :
Arrivée du sixième opérateur.
L'équipe
est alors au complet avec un responsable polyvalent, une personne en
caisse pas forcément titulaire CQP OPAH, et 6 opérateurs. Ceux-ci
se répartissent entre l'équipement (2), la surveillance (2, dont un
à vélo) et l'initiation (2, un par type d'équipement).
14h-15h30 :
pic de fréquentation
Durant
cette période les créneaux de départs sont pleins soit 60
personnes à accueillir, équiper, initier et ventiler sur les
parcours chaque 30 minutes de façon à éviter au maximum les
bouchons sur les parcours. Il faut pour cela informer les clients de
la difficulté des parcours mais aussi évaluer leur capacité à le
faire. Typiquement le groupe d'ados qui veut directement foncer sur
le parcours Noir (composé quasi exclusivement d'ateliers tirant dans
les bras) sera gentiment redirigé vers un Bleu ou Vert+.
16h :
Pauses
Les
opérateurs peuvent tourner pour prendre une pause, un ou deux à la
fois selon l'affluence.
18h :
Départ des deux premiers opérateurs
A
ce stade de la journée il n'y a plus personne à initier, ceux qui
sont à l'équipement desserrent et rangent les baudriers et
commencent à ranger la terrasse. Il reste toujours un ou deux
opérateurs en forêt chargés de la surveillance ou de la
maintenance.
18h30 :
fermetures des parcours
Les
pancartes « fermé » sont posées sur les parcours
interdisant les départs.
18h45 :
Début de fermeture
Les
derniers clients sont priés de descendre, si ils sont trop loin
d'une sortie ils seront descendus (pas au fusil de chasse non) avec
le matériel d'intervention. Les cordes et poulies d'évacuation des
mouflages sont rangées pour la nuit
19h :
Fermeture du parc
Il
n'y a normalement plus aucun client dans le parc, les baudriers étant
comptés on peut savoir en permanence le nombre de clients dans le
parc, en fin de journée on recompte tout pour être sûr de
n'oublier personne dedans. On refait également une ronde à vélo
pour revérifier.
19h15 :
Départ du personnel/Début de l'apéro de fin de travail.
Tout
le monde rentre à la maison (ou alors un verre entre collègues ça
dépend des jours).